Apologia pro vita sua.
Depuis le moment où je suis devenu catholique, je n’ai évidemment plus de récit à faire sur l’histoire de mes idées religieuses. Je ne veux pas dire par là que mon esprit soit resté oisif, ni que j’aie abandonné l’étude des sujet théologiques, mais je n’ai pas eu à constater que mes convictions aient varié, et mon cœur n’a été troublé par aucune sorte d’inquiétude. J’ai été dans un état de paix et de satisfaction parfaite, je n’ai jamais eu un seul doute. Lors de ma conversion, je n’ai pas eu conscience qu’un changement intellectuel ou moral s’opérât dans mon esprit. Je ne me sentais ni une foi plus ferme dans les vérités fondamentales de la Révélation, ni plus d’empire sur moi-même ; je n’avais pas plus de ferveur, mais il me semblait rentrer au port après avoir traversé une tempête, et la joie que j’en ai ressentie dure encore aujourd’hui sans qu’elle ait été interrompue.